Cinéma, pour moi, cette nuit... J'y reviens avec de plus en plus de plaisir...
Deux films au programme : "Bagdad Café" et "Le Diable s'habille en Prada"
En ouverture : Bagdad Café... A voir et à revoir...
Titre français : Bagdad Café – sorti en 1987 et récompensé par le César du meilleur film étranger (film allemand)
Titre original : Out of Rosenheim
Réalisateur : Percy Adlon
Scénario : Percy Adlon, Eleonore Adlon et Christopher Doherty
Production : Percy Adlon et Eleonore Adlon
Musique : Bob Telson
Image : Bernd Heinl
Montage : Norbert Herzner
Avec :
Marianne Sägebrecht : Jasmine
CCH Pounder : Brenda
Jack Palance : Rudi Cox (le peintre)
Christine Kaufmann : Debby (la tatoueuse)
Monica Calhoun : Phyllis (la fille de Brenda)
Darron Flagg : Salomo (le fils de Brenda)
George Aguilar — Cahuenga (l’indien employé au comptoir du bar)
G. Smokey Campbell — Sal (mari de Brenda)
Hans Stadlbauer : Muenchgstettner (mari de Jasmine)
Alan S. Craig : Eric (l’australien aux boomerangs)
Apesanahkwat : Le shérif Arnie ( qui est indien)
Les routiers : Ronald Lee Jarvis, Mark Daneri, Ray Young et Gary Lee Davis (qui gardent leur prénom dans le film)
Et le film… ah ! Le film !!!
Qui n'a jamais entendu "I am calling you" interprétée par Jevetta Steele ?
A desert road from vegas to nowhere
some place better tham where you're been
A coffee machine that needs some fixing
In a little cafe just around the bend
I am calling you
Can't you hear me
I am calling you
A hot dry wind blows right through me
The baby's crying and I can't sleep
But we both know a change is coming
coming closer, sweet release
I am calling you
Can't you hear me
I am calling you
Une route de désert de Vegas à nulle part
Un quelque part meilleur que celui dont vous arrivez
Une machine à café qui a besoin d’être réparée
Dans un petit café juste autour du virage
Je vous appelle
Pouvez‑vous m’entendre ?
Je vous appelle
Un coup de vent sec et chaud tout droit me transperce
Le bébé pleure et je ne peux dormir
Mais nous savons, tous deux, qu’un changement arrive
se rapproche, douce libération
Je vous appelle
Pouvez‑vous m’entendre ?
Je vous appelle… et etc.
Un couple dans une voiture arrêtée sur un bord de route, une dispute entre l'homme et la femme, et la femme excédée qui prend une valise et s’en va… laissant son passé derrière elle. Une thermos de café abandonnée sur le bord de la route…
Une dispute dans un motel miteux plus loin… une femme excédée de trop de charges à assumer et dont le mari préfère prendre un peu le large. Une machine à café en panne…
C’est tout simple… juste cela au point de départ…
Deux femmes… Jasmine et Brenda…
Jasmine, la blanche et plantureuse touriste allemande, calme et douce, tout imprégnée de son folklore bavarois… Brenda, stressée et coléreuse, la noire et sèche propriétaire d’un motel perdu dans le désert de Mojaves traversé par la route 66… en Amérique.
Deux femmes paumées dans un quotidien triste et médiocre et que, de prime abord, tout oppose… L’origine, le caractère… jusqu’à l’apparence.
Dont les destins se croisent dans un coin perdu…
Un coin perdu pour des êtres perdus…
Perdue, Debby, la tatoueuse… retiré du monde,Rudi, ancien peintre en décors d’Hollywood… Attachante adolescente écervelée, Phyllis, la fille de Brenda… Pianiste talentueux mais brimé, Salomon, fils de Brenda en adoration devant Beethoven et déjà père d’un enfant… Flegmatique indien, Cahuenga, l’employé au bar du motel… De passage, Eric, ce jeune australien débarqué d’un des rares camions qui font halte au motel pour un plein d’essence…
Mais c’est surtout l’histoire de ces deux femmes qui n’ont rien en commun, leur cheminement vers la naissance d’une amitié aussi belle que profonde… Une amitié salvatrice puisqu'elle ramène ces deux femmes au bonheur, à l’harmonie, à la joie.
Un film au rythme lent, mais que l’on regarde comme l’on contemplerait un peintre appliquer ses touches de couleurs sur une toile. Et c’est ainsi que je l’ai perçu… Un basculement vers le bonheur, d’image délicate en image subtile, au même rythme que Rudi passe d’une toile à une autre…
Un film qui prend, qui s’insinue en soi, doucement, profondément et qui finit par envelopper complètement... comme un cocon. Dont on ressort plongé dans un sentiment de bien‑être… De plénitude.
Des ciels magnifiques, oranges, des couleurs, une lumière particulière, pour un film pas du tout triste, ni mélancolique… On y rit de bon cœur quelquefois, on y sourit avec tendresse souvent… Un film d’une très grande simplicité et qui dégage pourtant des émotions fortes. Un film plein d’humanité, une ode à l’amour de l’autre et à la tolérance.
Bagdad Café… « c’est magique » !!!
À voir et à revoir… Oui...