Jeunesses en fleurs
Les jeunesses en fleurs, au miroir de l'étang
Se mirent et sourient l'espace d'un printemps,
Dès l'aube étirée comme un rideau tendu
À leurs songes sages, d'amours, las, défendues.
Sur la tige ténue, s'émeuvent frais boutons
Sous l'aimable frisson d'ailes de papillons.
Des pétales troublés, gynécée embrasé,
L'essence est délivrée en bouquets de baisers.
L'étreinte du soleil leur offre encore l'été,
Crépuscules ardents et midis tourmentés.
En valse échevelée les lutine le vent,
Disséminant aux cieux suaves appels d'amants.
Le chant du rossignol, sur l'onde ricochets,
Envoûte l'air du soir par ses trilles lâchées.
Discrètement la nuit dépose leurs senteurs
En un vertige lourd, au plus doux de mon coeur.